Article de Jean-Pierre Gonguet publié dans Le Monde
Directeur de recherches au CNRS, Romain Pasquier considère que la Constitution bloque aujourd’hui toute avancée réelle vers un réel pouvoir régional. Sans recettes dynamiques ni pouvoir normatif, les régions semblent selon lui condamnées à un affrontement permanent entre d’un côté l’Etat, de l’autre les nouvelles métropoles.
Les deux lois de 2014 et 2015 qui ont redéfini la carte territoriale pour les régions et réorganisé un peu la hiérarchie des collectivités n’ont véritablement satisfait personne. Ni dans la majorité ni dans l’opposition. Va-t-il falloir revenir dessus ?
Je ne pense pas qu’un futur gouvernement aura cette énergie. Evidemment les deux réformes ont été menées de façon chaotique et parfois contradictoire. Il n’est qu’à voir cette clause générale de compétence que l’on a spécialisée avant de revenir en arrière puis, finalement, de la spécialiser de nouveau. Il y a eu beaucoup trop d’hésitations, mais il y aura un avant et un après. L’après, c’est, évidemment, l’institutionnalisation de l’intercommunalité comme pivot du développement local. L’après, c’est aussi une carte des régions sur laquelle personne ne reviendra, même si j’ai été vent debout contre elle. Si je me réfère aux travaux du géographe Jacques Lévy, la carte dans le sud de la France est à peu près conforme aux systèmes urbains comme aux déplacements domicile-travail, dans l’ouest et l’Ile-de-France, on est totalement hors sujet.