Article publié sur le site Construire la Bretagne
Dans sa thèse sur le climat breton, Vincent Dubreuil soulignait la particularité climatique de la péninsule. D’un côté, il s’agit de la région en France ayant la plus grande homogénéité climatique annuelle. De l’autre, elle est la plus complexe en raison de la variabilité temporelle (les sautes d’humeur du climat) et territoriales (150 mm par an d’écart de pluie entre Lorient et Port-Louis, pourtant distants de 3 kilomètres !).
Tout cela explique sans doute que « le temps qu’il fait » est un enjeu permanent de préoccupation des Bretons et un enjeu économique très singulier. Ici, chacun sait que les prévisions nationales sont notoirement insuffisantes pour décrire la complexité des phénomènes. Le temps change certes selon les flux d’ensemble, mais aussi selon les marées, les vallées, l’altitude, l’exposition, les situations d’abri etc. et il existe des confettis climatiques connaissant des réalités extrêmement différentes (ensoleillement, précipitations, etc.).
En se basant à la fois sur des images satellites et surtout sur des collectes locales (désormais plus de 75 stations locales installées), Météo Bretagne est un véritable plus pour enfin étudier, analyser, comprendre et prévoir les épisodes climatiques régionaux et infra-régionaux. Il s’agit à la fois d’une association de passionnés (la collecte des données locales est assurée par des citoyens mutualisant leurs données collectées de façon professionnelle pour une météo plus performante) et d’une entreprise (mieux comprendre et anticiper les épisodes climatiques pour renforcer le business dans les mondes agricoles, dans le domaine de la sécurité civile, pour l’organisation des transports, la prévention des risques, la gestion de l’événementiel, etc.).
Les débouchés cognitifs et économiques sont fabuleux avec des données sur-mesure qui permettent enfin d’avoir une analyse climatique détaillant les singularités de la péninsule. Le site fait le pari de l’intelligence et donne une multiplicité d’informations certifiées de première main. L’onglet « observations » est alors une mine d’informations avec, par exemple le 27 février à 23 heures, des rafales à 115 à Belle-Île quand elles n’atteignaient que 56 à Vannes et au même moment n’étaient plus que de 79 à Ouessant. On parvient aussi désormais à repérer des abats d’eau parfois très localisés, avec bien sûr derrière ces données des enjeux économiques majeurs. Certains regretteront peut-être ces vieilles météos nationales qui, en faisant une moyenne régionale, mettent en simultané sur la Bretagne un soleil, des nuages et de la pluie et finalement n’apportent en mélangeant tout … aucune information réelle ! D’autres utiliseront ce site d’une richesse incroyable qui permet de capitaliser les connaissances, d’analyser précisément les situations en temps réel (quand je vais me promener avec les enfants ?) et d’avoir des informations de première main indisponibles par ailleurs.
Allez découvrir ce site. Vous serez épaté.