15 Juil 2020 | À la une
Magnifique unanimité, le 10 juillet 2020, sur la « réunification » et « l’unité bretonne » au Conseil régional de Bretagne ! Même si l’on constate que depuis 5 ans il ne s’est rien passé[1]. Et voilà, à l’unisson, toutes les formations politiques pour « un » … référendum. Lequel ? A quelle(s) échelle(s) ? Avec quelle(s) question(s) ? On rappellera qu’on n’a jamais demandé aux Bretons leurs avis, de 1789 au fabuleux « big-bang » (sic) territorial de 2015, sans même parler du décret du 30 juin 1941 qui joue un rôle, même si l’affaire est plus complexe[2]. Sans grande crainte du résultat, on rappellera donc que tout référendum s’apparente à un jeu de roulette russe où le clic n’offre pas toujours le résultat escompté (celui de De Gaulle du 27 avril 1969). Que l’unité de la Normandie fut actée par une simple décision. Personne ne la regrette et quelqu’un parlant aujourd’hui de la « Basse-Normandie » semblerait sortir d’un placard du XIXe siècle.
Mais, dans ces débats que l’on peut désormais écouter grâce à l’Agence Bretagne Presse -ce qui est un immense progrès- le plus spectaculaire fut l’intervention de la formation R.E.M[3]. Ou comment dire qu’on est « pour B5 » … tout en donnant tous les arguments pour être contre. Dès le début, tous les acquis sont mis en cause. Avec un ton en profond décalage avec les appels du pied récent de Nantes, les propos constructifs et de qualité des uns et des autres. Ecoutez, cela dure 4 minutes 17 secondes. Les sondages ? Comme les statistiques. « La première science inexacte ». Et puis, si Hind Saoud « perçoit » que des habitants de la Loire-Atlantique veulent « intégrer » la Bretagne, elle s’interroge bien plus sur l’avis des habitants de la Vendée, de la Sarthe et, pensant peut-être à quelques élites de son groupe, du Finistère. En somme, elle fit une intervention sur tout ce qui peut bloquer, rien pour débloquer. Elle trouve même le temps d’évoquer que les initiatives B4 qui aident à la Bretagne en Loire-Atlantique coûtent « cher » (« c’est plus que de l’amour »). Avec un propos parsemé d’âneries où l’on fait remonter le découpage des régions à … Clémentel ! Ce qui lui permet de dire « qu’on n’efface pas une région qui a 101 ans d’histoire comme ça » (sic). On se permettra de lui rappeler que le découpage de Clémentel est le premier à évoquer le terme de région, avec une portée économique bâtie notamment avec les CCI. Mais qu’il n’est nullement associé à la Bretagne dont à l’époque on ne parle pas, encore moins du ou des « Pays de la Loire ». Ce toponyme ne sort du chapeau qu’en 1956. Ce n’est pas 1919 et être élu(e) n’empêche pas de lire. Mais, finalement, on retrouve peut-être dans ce discours dissonant et à entendre l’ambition de cette République « en Marche ». Le candidat ne saluait-il pas à Quimper lors de son discours de campagne du 16 janvier 2017 la Loire-Atlantique comme étant bretonne ?[4] Avant 17 mois plus tard, le 21 juin 2018, d’évoquer le sujet de « cette région contrastée que certains voudraient prolonger jusqu’à l’estuaire de la Loire » … comme une « question dépassée »[5]. Aimable. On nous traiterait de hurons (A.Young) ou de demeurés cherchant l’embouchure d’un fleuve ou ne connaissant rien à leur histoire, ce ne serait pas mieux. Sauf que précisément on sait un peu ce qu’est la Bretagne. On sait, comme l’ont bien évoqué les autres élus de Bretagne, l’importance décisive du sujet. En tout cas un peu moins mal que certain(e)s.
Jean Ollivro
[1] Sauf bien sûr ce débat présentant les 13 préconisations issues du groupe de travail mené par Jean-Michel Le Boulanger et Isabelle Le Bal. Préconisations concernant les coopérations entre la Loire-Atlantique et la Bretagne administrative dans la perspective d’une réunification, Rapport au Président du Conseil régional de Bretagne, Région Bretagne, novembre 2019, 20 p.
[2] Rappelons que c’est la loi du 19 avril 1941 et surtout le ministère de l’Intérieur qui crée les préfets régionaux, alors que le Conseil National (de mai à août) et qu’une décision de Pétain du 23 août recrée les Provinces où ici on voit apparaître les mots « Bretagne » (à cinq), Normandie et « Val de Loire ». L’idée est que « des gouverneurs soient placés à la tête des grandes provinces françaises et qu’ainsi l’administration soit concentrée et décentralisée » (J. Isorni, J. Bancal, etc.). Toutefois, cette décision est en amont court-circuitée par le ministère de l’Intérieur et dans les faits, avec la situation et le régime vichyste et de répression que l’on connaît, ces enveloppes préfectorales vont l’emporter. Avec, dans le décret du 21 juillet 1941 signé « Ph. Pétain », les mots suivants : « « Région de Rennes – Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord, Finistère, Morbihan » et « Région d’Angers – Maine-et-Loire, Loire-Inférieure, Mayenne, Sarthe, Indre-et-Loire (partie occupée) »
[3] https://abp.bzh/le-d-bat-sur-la-r-unification-au-conseil-r-gional-rennes-des-jalons-ont-t-pos-s-50699. Voir l’intervention de 54’05 et 58’22
[4] « Bonjour Quimper ! Bonjour le Finistère ! L’Ille-et-Vilaine ! Les Côtes d’Armor ! Le Morbihan ! La Loire-Atlantique ! Bonjour la Bretagne ». Emmanuel Macron, Discours de Quimper, 16 janvier 2017. https://en-marche.fr/articles/discours/meeting-macron-quimper-discours
[5] Emmanuel Macron, discours de Quimper, 18 juin 2018. https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/06/21/discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-place-saint-corentin-a-quimper
8 Juil 2020 | À la une
Breizh 5/5 vient de fêter ses 5 années d’existence. Que de chemin parcouru ! Depuis 5 ans, communes, acteurs culturels, économiques et culturels sont de plus en plus nombreux à s’afficher pour une Bretagne à 5 départements
Avec ses 71 communes adhérentes et plus de 280 panneaux installés, Breizh 5/5 représente désormais une population d’environ 452.000 habitants, dépassant ainsi celle de la métropole rennaise. De nombreuses actions concrètes sont menées dans le monde de la culture, du sport, de l’économie, du commerce. Des partenariats existent, notamment avec Bretagne Prospective pour l’organisation des « Rencontres Breizh 5/5 » qui auront lieu cette année le vendredi 4 décembre à Pontivy.
Breizh5sur5 – La lettre N°10
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3 Juil 2020 | À la une
Après mûre réflexion, et faisant fi des vieilles histoires de famille, Kendalc’h et War ‘l Leur ont décidé d’unir leurs forces, leurs savoir-faire et leurs passions pour mettre en valeur le patrimoine de leur pays, la Bretagne.
A plus de 70 et 50 ans, les retrouvailles sont émouvantes, mais sont aussi promesses de beaux lendemains !
L’intégralité de l’article
Article publié sur le site de d’acb44
2 Juil 2020 | À la une
Yves Lebahy vient de sortir aux éditions Skol Vreizh un ouvrage essentiel : « Défis pour la Bretagne – Un nouveau contrat social ».
La société bretonne semble être à un tournant crucial de sa longue histoire. Depuis au moins 1500 ans elle s’est affirmée par son exceptionnelle longévité, ses relations particulières à un milieu complexe qu’elle a su mettre en valeur, sa cohésion sociale enviée, sa culture originale qui s’affirme encore de nos jours, mais pour combien de temps ?
Car n’est-on pas arrivés à un point de bascule historique, ne vivons-nous pas les derniers souffles de cette société originale qui est la nôtre ?
En effet la Bretagne est enviée de l’extérieur pour toutes ces originalités, pour ses paysages équilibrés façonnés au fil des siècles, pour ses langues sorties des profondeurs de l’histoire, pour sa douceur de vivre et sa vitalité culturelle encore foisonnante. Telle est l’image qui se véhicule, qui se vend aussi, faisant affluer du Monde de nombreux visiteurs et touristes, issus pour la plupart de lieux où urbanisation et économie transactionnelle ont tué leurs équilibres sociétaux et les relations ténues qui existaient depuis le Néolithique entre l’homme et la nature. La Bretagne reste encore une sorte de conservatoire envié qui attire les foules. Mais cela peut-il durer ?
Car elle n’échappe pas à ces évolutions générales du Monde qui désormais uniformisent et banalisent ses comportements, sa culture, ses relations sociales internes, qui bousculent son économie, ses populations, qui la soumettent aux enjeux d’un centralisme d’Etat lui ôtant toute initiative et d’une mondialisation ultralibérale échevelée et déstabilisante. Les trop nombreux indicateurs d’un malaise profond de notre société sont bien là : émigration, dérives de la jeunesse, disparition inéluctable des piliers de l’économie productive, urbanisation galopante poussant à une mobilité irresponsable, atteintes profondes à l’environnement, perte de tout initiative politique et économique.
Il est urgent de réagir si nous souhaitons conserver et valoriser notre identité particulière et l’équilibre de nos milieux. Si la volonté reste ancrée dans la population d’exister en tant que société particulière et originale, la profonde crise climatique et ses effets sur nos milieux, notre environnement, loin de constituer une catastrophe peuvent à l’inverse offrir une superbe opportunité. Elle nous oblige à remettre en cause les orientations actuelles ; elle interpelle, sur le long terme, posant les questions relatives aux fondements de notre société et l’ouvrant aux enjeux essentiels à son avenir. Là est d’abord le sens de la réflexion de cet ouvrage prospectif.
Car la Bretagne en tant que société et territoire, possède nombre d’atouts lui permettant de surmonter cette crise majeure dans l’histoire de l’humanité, pour peu qu’elle le veuille, qu’elle s’en donne les moyens, qu’elle remette en cause les représentations et schémas ambiants, qu’elle résiste aux forces dominantes qui la soumettent actuellement et lui ôte toute liberté d’action. Qu’en un mot, elle retrouve son autonomie d’action politique, de choix économiques et sociaux.
Et pour cela elle doit reprendre les fondements de ce qui fait société, c’est-à-dire d’abord ses relations à l’autre dans ce monde globalisé, et surtout aux milieux qui la portent. Et en cela nous avons la chance d’en posséder deux, la Terre et la Mer, une mer riche et nous offrant l’ouverture au Monde, une terre productive et peu densément peuplée par rapport à bien d’autres contrées de la planète. De ces milieux nous pouvons tirer l’essentiel de nos besoins élémentaires sans avoir à importer : en nourriture, eau, énergie. Encore faut-il préserver ces ressources et les mettre en valeur de manière autonome et responsable, dans une autosuffisance vertueuse et endogène, cela afin d’éviter une trop grande dépendance à l’égard de l’ailleurs. Nous avons aussi cette culture propre, à la fois source et facteur de cohésion, d’identification partout dans ce vaste monde de 7,5 Milliards d’habitants. Un formidable levier pour agir ! Mais encore faut-il la préserver, la défendre en l’alimentant, la valoriser en la promouvant. Autant d’atouts pour y trouver notre place, car la concurrence y est rude et le sera plus encore à l’avenir.
Aussi l’ouvrage « Défis pour la Bretagne », après avoir abordé les enjeux majeurs, définit dans un premier temps ce que pourrait être un nécessaire « Nouveau contrat social » liant les Bretons entre eux, à leurs milieux. Puis, il explore les pistes de cette autre manière d’habiter le territoire : eau, arbre et bocage, énergie, urbanisation, transports, productions. Il termine en posant la question de la refondation politique au sens large, celle sans laquelle tous ces efforts seraient vains : l’école, les langues et la culture, la réunification, la vie politique et les institutions, l’autonomie financière et le pouvoir politique. Ce sont là, très souvent, des pistes déjà ouvertes : certaines font parfois l’objet de débats dans notre société. D’autres, à l’inverse, bousculent les idées en place et les représentations en cours. Mais toutes sont nécessaires pour instaurer le débat sur notre avenir, mobiliser, exprimer des choix. Et seule une approche globale de ces différents sujets peut nous permettre d’affronter cette complexe et vitale mutation. En cela cet ouvrage se veut avant tout émancipateur. Pour que la société Bretonne continue de vivre !
Yves Lebahy : « Défis pour la Bretagne – Un nécessaire nouveau contrat social » – Editions Skol Vreizh – 232 p. – 20 €.
26 Juin 2020 | À la une, Actualités
Un commerce localisé en cœur de commune doit être pensé comme un espace de proximité (espace de proximité : le commerce + le contexte urbain qui s’y juxtapose). Il ne s’agit pas d’une réflexion uniquement focalisée sur l’usage commercial du numérique. Il s’agit d’identifier l’ensemble des pratiques et usages pour lesquels le numérique est pertinent. Le fait de parcourir un centre urbain ne constitue pas un acte unique d’achat. C’est également un acte de loisir qui se veut agréable, pratique, accessible… et pour cela le numérique est également un outil adéquat.
Espace de circulation, de rencontre ou encore de divertissement, l’espace public est le socle de la vie urbaine. En accord avec les propos de Merlin et Choay, « l’espace public est formé par une propriété et par une affectation d’usage » . La qualité de cet espace qui se juxtapose aux commerces est un facteur constituant d’une expérience client réussie. Un lieu public qui renvoie une image positive car jugé fonctionnel, pratique et agréable par l’usager, est plus enclin à être fréquenté. C’est autant la capacité de l’espace à fixer les usagers et potentiels clients, que la capacité de l’espace à accroître la visibilité des commerces qui doivent être évaluées.
La mise en valeur de l’espace public : un facteur influant de la fréquentation des commerces
Plusieurs éléments justifient la mise en valeur ou non de l’espace public, et plus précisément d’une place publique : la présence de l’eau, la présence de verdure et son entretien, le nettoyage de l’espace minéral, la collecte des déchets, la mise en valeur du mobilier et du patrimoine bâti, etc. Une fois cette mise en valeur effectuée, il appartient à la municipalité d’optimiser ce retour sur investissement. Comment ? En optimisant la médiatisation des valorisations effectuées. Il s’agit de véhiculer, via un maximum de supports, l’image positive renvoyée par un lieu donné. Il faut permettre à un maximum d’individus de prendre connaissance du caractère exceptionnel de tel ou tel site. Le but étant d’y attirer ces individus, locaux comme touristes, afin qu’ils y pratiquent l’espace et, indirectement, qu’ils côtoient les commerces de proximité.
Imagina : l’application des lieux connectés
Imagina, start-up vannetaise, contribue à une meilleure lecture du territoire. Comment ? Par l’intermédiaire de balises Beacon installées dans des lieux stratégiques. Ces balises envoient des notifications aux smartphones équipés de l’application Imagina. Cette application permet, entre autres, de recenser les éléments patrimoniaux localisés à proximité et informe l’individu sur l’histoire ou le caractère exceptionnel de ces derniers. Tel un coup de projecteur sur l’environnement urbain, c’est l’application idéale pour renforcer la fréquentation des sites valorisés et offrir aux utilisateurs des balades de qualité. Cela contribue à l’attractivité d’un cœur de commune.
Imagina : une nouvelle interface entre vendeurs et consommateurs
En effet, les notifications permettent également d’informer le visiteur en temps réel sur les offres commerciales de proximité. C’est un réel coup de pouce pour les commerces qui souhaitent être trouvés et se faire connaître. Simple d’usage et bon marché, cette plateforme est complémentaire aux réseaux sociaux pour être visible numériquement. Surtout, l’usage de cette technologie permet aux commerçants de proposer une expérience client particulière et innovante. D’ailleurs, dans un souci d’efficacité, il est possible pour l’usager de sélectionner les informations qui lui sont transmises et ainsi optimiser son expérience.
En soi, la plateforme fait l’inventaire de l’ensemble des points d’intérêt et informations nécessaires à un périmètre donné (disponibilité des parkings, etc.). Imagina, c’est l’équivalent d’une application de ville où les commerces sont pleinement intégrés. De plus, au-delà de l’expérience proposée aux usagers-clients, l’application permet de recueillir des statistiques sur les flux piétons. Ce sont autant de données importantes pour implanter un futur commerce, mener des actions sur la communication, ou tout simplement optimiser la circulation des individus.
Vincent Tual, Bretagne Prospective
17 Juin 2020 | À la une
Les agences immobilières ont rouvert dans l’inconnu, sans savoir à quelle sauce elles allaient être mangées. Après deux mois de confinement, force est de constater que les clients sont rapidement revenus et que le marché de l’immobilier est bien loin de l’effondrement qu’on lui promettait. En Bretagne, où la maison individuelle est reine, le regain d’activité est net. Si la horde de Parisiens trop longtemps cloîtrés en appartement n’a pas débarqué, les demandes des acquéreurs ont tout de même changé. Ces derniers demandent de plus en plus « de l’air », selon les notaires de la région.
« La Bretagne a des atouts pour la qualité de vie, elle est attractive ». Damien Ruaud semble rassuré.
L’intégralité de l’article
Article de Camille Allain publié sur 20minutes.fr