Rennes, cette grenouille qui se prend pour un boeuf

Qui ne connaît pas la fable de la grenouille et du bœuf ? Une fable qui visait avant tout à faire comprendre que chacun devrait accepter à la place qui était la sienne bien entendu, une manière de considérer que l’ascension sociale est une chimère. Mais elle peut avoir une autre grille de lecture, en considérant qu’à vouloir se développer trop vite, on oublie parfois ce que l’on est et surtout d’où l’on vient au risque de ne pas pouvoir tenir.

La grenouille, cela pourrait être la ville de Rennes. Pardon, Rennes Métropole, puisque dorénavant la capitale bretonne a statut de métropole, tout comme Nantes et Brest. Une belle promotion pour cette petite ville qui se rêve place forte européenne. Cela peut choquer mais oui, Rennes est bien une petite ville, à la dimension du continent. Avec ses 206.000 habitants intramuros, elle peut difficilement boxer dans la même catégorie que Munich, Manchester, Valence ou Naples, pour ne même pas parler de la catégorie encore au-dessus. Mais elle y aspire.
En soi, il est difficile de reprocher à des élus d’avoir de l’ambition pour leur territoire. C’est cette ambition qui a fait de Rennes la plus petite ville au monde à posséder son métro, comme le rappelait fort justement Michel Urvoy dans un éditorial chez nos confrères de Ouest-France. Un métro qui a joué un rôle dans le développement récent de la ville en terme démographique et par la même occasion dans son expansion économique.
Rennes attire, c’est certain, la ville est dynamique, agréable, la vie culturelle y est plutôt riche, même si elle a été depuis largement dépassée par ce qui se passe à Nantes, elle reste à taille humaine et propose une variété d’emplois, en particulier des emplois qualifiés, qui manquent bien souvent si cruellement en Bretagne, ce qui pousse nombre de diplômés à quitter la région. (suite…)

La fausse promesse économique des métropoles

« Il faut arrêter de bâtir des politiques sur des intuitions économiques qui semblent aller de soi mais qui ne sont jamais démontrées. » En démontant les thèses de Laurent Davezies sur la surproductivité de l’Ile-de-France ou des métropoles, Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti mettent les politiques en garde : la promesse économique liée à la création des métropoles n’est pas avérée, il peut même y avoir des ratés majeurs.

Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti n’ont rien contre Laurent Davezies. L’économiste de Poitiers et le sociologue de Toulouse reconnaissent à l’économiste de Paris qu’il est « LA » référence de l’économie territoriale et le théoricien de la métropolisation de l’économie qui inspire énormément le législateur, avec des intuitions passionnantes.

(suite…)

La Bretagne, un horizon démocratique… : un brillant manuel pour les régionalistes bretons

livre Daniel Cueff[Langouët] —Le livre de Daniel Cueff, présenté ici, est paru depuis plusieurs mois et c’est un ouvrage qui restera comme une référence, même pour ses contradicteurs, car il marque une étape rare de l’évolution politique de la Bretagne, celle de la formulation précise d’un régionalisme mature qui n’a jamais fait l’objet d’une réflexion politique cohérente.

Les nationalistes bretons, opposés au principe du régionalisme, se récrieront, mais ils n’ont jamais rien prouvé de ce côté-là, leurs rares théoriciens étant souvent proches du néo-thomiste très droitier, Jacques Maritain, alors que l’auteur se réclame d’une pensée personnaliste.
L’existence de ce livre dévalue singulièrement les maigres pensées produites par le mouvement politique breton, porté à l’anti-intellectualisme, qui est trop souvent dans la critique de l’État et de ses politiques conjoncturelles, donc, le contraire d’une vision politique.
Ce n’est pas un hasard que Daniel Cueff ait forgé son expérience politique à distance, et du Parti socialiste, et de l’Union démocratique bretonne. L’écologiste revendiqué (il fait partie du groupe Bretagne Écologie au Conseil régional de Bretagne) est aussi très sceptique sur la dérive extrémiste d’une fraction d’Europe Écologie-les Verts. (suite…)

Nouvelle carte des régions : la Bretagne restera seule au grand dam des patrons

La Bretagne restera composée de quatre départements. Les partisans de la Bretagne historique n’ont pas réussi à la marier avec la Loire-Atlantique. Les dirigeants d’entreprise sont déçus.

Depuis des lustres, les partisans de la Bretagne historique souhaitent qu’elle puisse retrouver sa géographie initiale à cinq départements en y intégrant la Loire-Atlantique. Nantes, la Cité des Ducs de Bretagne, avait été séparée de sa région d’origine sur décision du gouvernement de Vichy. Le Parlement n’a pas suivi les lobbyistes, la Bretagne restera à quatre départements. Les deux régions Bretagne et Pays de la Loire ne devraient cependant pas se tourner le dos, bien au contraire car elles ont depuis longtemps l’habitude de travailler sur des sujets économiques communs.

(suite…)

2014, une année de perdue pour la Bretagne

Article publié sur le site Ar C’hannad

Les fins d’année sont traditionnellement propices aux bilans en tout genre sur les douze mois qui s’achèvent, une manière de faire le point sur la différence entre les espérances du début et la réalité des faits, avant de se tourner résolument sur celle qui suivra. Difficile donc d’y couper, d’autant que pour la Bretagne, l’année 2014 aura été, sans aucun doute possible, riche en événements et enseignements en tout genre.

Une année pleine de promesses, entre la possibilité de voir émerger un nouveau mouvement citoyen, à l’image sans doute de Podemos en Espagne, mais également d’assister au début du redressement de l’économie bretonne, grâce en partie à un Pacte d’Avenir pour la région qui n’avait guère convaincu lors de la signature mais dont on aurait, malgré tout, pu espérer que l’Etat fasse ce qu’il faut pour qu’il produise rapidement des effets. Sur le plan géographique enfin, avec l’annonce dès le début de l’année d’une future réforme territoriale relançant l’espoir, pour les plus ardents défenseurs de la cause, de la réunification de la péninsule.
Au final pourtant, l’année aura été plus que décevante, à tous points de vue. Sur le plan économique avant tout, si le préfet de Bretagne se réjouissait récemment de la bonne avancée du Pacte d’Avenir, force est de constater que les effets se font attendre. Pire, ils n’ont pas été suffisants pour sauver Tilly Sabco ni Gad, tous deux passés par la case redressement judiciaire, avec plusieurs dizaines d’emplois perdus à la clé, une fois de plus, dans un agroalimentaire breton qui vit décidément une période difficile. (suite…)

L’économie numérique en Bretagne

La nouvelle étude publiée par la CCI Bretagne confirme la place majeure de l’économie numérique dans la dynamique économique du territoire.

L’économique numérique bretonne* totalise 38 985 emplois, soit 3% des emplois au niveau régional (à titre de comparaison, l’industrie agroalimentaire bretonne recense 59 060 emplois). Les activités de services (services informatiques, édition logicielle, et ingénierie / conseil en technologie) représentent 42 % des emplois numériques contre 30 % pour les activités de fabrication, 21 % pour les activités de télécommunication et 7 % pour les activités de commerce et réparation.

resize1-Diagramme_CCI-Bretagne_eco_numerique_bretonne

(suite…)