Groupe logistique

Muscler l’organisation logistique bretonne pour demain

Le transport breton est à 95 % opéré à partir de la route et -malgré les difficultés actuelles- cette réalité permet l’export, le développement des entreprises bretonnes et la conquête de marchés. Toutefois, cette quasi-dépendance à un seul mode n’est pas sans risque pour l’économie. Des modes complémentaires et plus performants restent aujourd’hui négligés, notamment sur les destinations lointaines

Dans le domaine de la mer, alors que la Bretagne est un quai naturel posé sur l’océan et voit passer devant ses portes environ 20 % du trafic maritime mondial, elle ne parvient pas à bénéficier de ces flux  qui assurent 95 % du trafic planétaire des marchandises. Le point est d’autant plus paradoxal que l’Irlande, nettement moins bien placée,  a doublé son trafic en 10 ans (de 26,5 à 45 millions de tonnes) et parvient à profiter de ces échanges planétaires qui s’envolent (2 566 millions de tonnes en 1970, 4006 millions en 1970, 8 500 millions aujourd’hui). En Bretagne, malgré la présence de la Brittany Ferries, la mondialisation maritime apparaît presque subie, le trafic portuaire des cinq départements bretons étant à 70,9 % consacré aux importations, notamment énergétiques.

Parallèlement, dans le domaine ferroviaire, le fret breton a été nettement négligé malgré différentes études et préconisations[1]. Certes, depuis 2009, les efforts de Combiwest lui ont permis en 2013 de transporter l’équivalent de 25 000 Unités de Transport Multimodal (conteneurs, semi-remorques, caisses mobiles…) et d’autres initiatives apparaissent ou sont   en voie de déploiement (la Brohinière, Guingamp…). Toutefois, différents blocages et le coût des « péages » ferroviaires en Bretagne (environ 4 Euros le km) freinent ces développements et les enjeux du fret breton sont pour le moins dépréciés (c’est un euphémisme) au regard du transport des voyageurs. Enfin, soulignons les menaces loin d’être totalement éteintes sur la route (écotaxe, velléités d’instaurer en Bretagne des « péages »…). Si les Bretons ont pour lors résisté à ces nouvelles taxes, la vigilance reste de mise afin de ne pas subir de nouvelles ponctions qui apporteraient un coup fatidique à de multiples entreprises.

Pour toutes ces raisons, Bretagne Prospective propose de mettre en place un groupe de réflexion-action logistique. Nous souhaitons regrouper une poignée de décideurs incontournables. Le groupe n’agrégera que des personnes d’ores et déjà engagées dans l’action et convaincues que la Bretagne doit de manière urgente se saisir d’un enjeu logistique déterminant son avenir.

[1] http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/le-fret-ferroviaire-en-bretagne-a1229.html